Brigitte

Elles sont deux mais ne forment définitivement plus qu'un pour ce nouvel album. Brigitte, femme plurielle, signe son grand retour avec un second opus intitulé « À bouche que veux-tu ». Affranchie de toute contrainte, puisque ce disque a été produit par leur propre label et a été entièrement écrit et composé par elles, le duo glamour et pailleté nous revient avec des morceaux aux influences et aux sonorités multiples. Perruques, maquillage et tenues similaires, les deux jumelles artistiques, Aurélie et Sylvie ont accepté de prendre la pose pour nous dans un joli restaurant parisien et de répondre à nos questions.

Si cela ne vous dérange pas, on va mêler des paroles de votre nouvel album dans les questions de cet interview, alors pour commencer, «  Ne me demandez pas mon nom, cela reste entre nous  »  . Parfait, j'hésitais justement entre Brigitte, Aurélie ou Sylvie pour m'adresser à vous durant cette interview. Mais comment je peux faire pour vous distinguer alors  ?

Est-ce bien nécessaire de nous distinguer  ? On s'amuse avec les doubles en ce moment, on travaille sur la gémellité. On trouve ça graphique, intéressant dans sa rythmique et puis on a choisi un seul prénom pour notre groupe. C'est plutôt une façon d'affirmer l'identité d'un groupe plutôt que des identités personnelles. Ce qu'on aime, c'est ce petit animal bicéphale qui nous va bien.

Ces paroles sont extraites du premier titre de votre album, «  L'échappée belle  ». Et d'ailleurs, si je vous dis, allez, on arrête tout et on saute dans le premier avion. Vous auriez quand même une préférence pour la destination  ?

Aurélie  : Là tout de suite maintenant  ? Sylvie, tu aurais envie d'aller où  ?
Sylvie  : Je ne sais pas, j'ai l'impression que nous avons déjà été là où on voulait aller, aux États-Unis, en Chine, au Japon, je suis assez comblée.
Aurélie  : Oui, on a de la chance de faire des tournées très riches, que ce soit en Asie du sud-est, au Laos, au Vietnam, en Indonésie. On va partir en tournée en Chine dans quelques mois puis aux États-Unis. Mais si on devait sauter dans un avion, comme ça, pour le fun, on irait peut-être à Tokyo car Sylvie a très envie d'y aller.
Sylvie  : Je retournerais avec plaisir à Tel Aviv.

En lui-même, ce nouvel album est également une très jolie «  échappée belle  ». Est-ce que vous êtes fière de ce nouvel opus  ? Et en quoi est-il différent du précédent  ?

Aurélie  : Je dois dire qu'on en est extrêmement fières  ! Quand on l'a terminé, je disais souvent «  Ce disque, si quelqu'un d'autre l'avait fait à notre place, j'aurais été terriblement jalouse  ». (rires) On a vraiment réalisé tous nos rêves dedans, on y a mis tout ce qu'on voulait. On est productrices, arrangeuses et réalisatrices de ce disque, c'est la grande différence avec le précédent. On y a été généreusement, on voulait des orchestres de cordes, de cuivres, on voulait des morceaux qui durent, qui ne soient pas formatés, des choses un peu particulières. On a osé et on est très contentes.

Vous avez créé votre propre label pour ce deuxième album. Pourquoi ce choix  ?

Pour la liberté  ! Quand tu as ton propre label, tu rends ce que tu as envie. On a donné à Columbia, qui s'occupe de la distribution, le disque terminé, l'artwork terminé, les clips... On est complètement maîtres de tout. C'est un vrai artisanat et cela me plaît bien.

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Je vous avais interviewé par mail au tout début de Pose Mag, il y a presque 5 ans maintenant. Depuis, on peut dire que vous avez vraiment explosé. Comment vivez-vous cette notoriété  ? Est-ce qu'elle a changé votre vie  ?

Sylvie  : 5 ans  ?
Aurélie  : Oui, je m'en rappelle.
Sylvie  : Ah oui, quand même  ! Est-ce que ça a changé notre vie  ? Non  ! Moi je n'ai pas l'impression. J'ai toujours le même mari, le même appart, les mêmes enfants...
Aurélie  : Ça a changé un peu, dans le sens où on s'amuse plus professionnellement... Ce qui a vraiment changé, c'est que lorsque tu essaies de faire quelque chose et que cela ne fonctionnes pas, c'est assez douloureux et quand tu fais un métier que tu aimes et que ça marche, c'est extrêmement réjouissant. On est super heureuses que tout se passe bien.
Sylvie  : Ce qui a surtout changé c'est que depuis Brigitte, on s'éclate et on est heureuses. Au-delà du succès, dès le début, on nageait en plein bonheur dès qu'on terminait une chanson...
Aurélie  : Le succès c'est un bonus. Et quant à la notoriété, je ne sais même si on en a une. En plus, nous sommes très disponibles, on fait des longues séances de dédicaces à la fin de nos concerts, on rencontre les gens, on est très normales  ! On n'a pas de gens qui nous courent après, qui nous envoient des trucs bizarres...

À l'époque, vous m'aviez dit que vos influences musicales étaient très diverses  : Abba, Jeanne Moreau, Donna Summer, Queen, Stevie Wonder... Et si je vous repose la question aujourd'hui, est-ce que vos influence ont changé  ? Quels sont les artistes actuels que vous écoutez  ?

Je pense que ça n'a pas vraiment changé, la liste est juste un peu plus longue. Oui y en a plein d'autres, on aime bien les choses assez rythmiques et poétiques. C'est large  ! Et dans les artistes actuels, Adrien Galo, qui a fait un super album, La Femme, Hollysiz, Francois & the Atlas Mountain, Junior, un super groupe qu'on va sûrement prendre en première partie.

«  Je suis un garçon comme les autres  »... Et si vous deviez être un homme, qui choisiriez-vous  ?

On s'appellerait Michel. C'est cool Michel, c'est un peu Brigitte en homme  !

Cette phrase est issue de la chanson «  Les filles ne pleurent pas  ». Et donc, vous, vous ne pleurez jamais  ?

Sylvie  : Ça fait longtemps moi...
Aurélie  : Ah ouais  ? Moi je pleure tout le temps. Je suis très émotive.
Sylvie  : De joie non mais à chaudes larmes oui...
Aurélie  : Moi je suis très sensible, je pleure tout le temps et j'aime bien ça. Avant je retenais beaucoup les émotions mais maintenant, j'aime bien ça. Je trouve ça assez drôle.
Sylvie  : C'est drôle parce que moi je dissocie vraiment pleurer d'émotion à un moment donné, quand quelqu'un me raconte un truc et cela va me faire pleurer et pleurer d'énervement, de tristesse, pour moi, ça c'est pleurer, le reste, c'est être ému.

Pour finir, le temps de quelques questions, je vais scinder Brigitte en deux pour en savoir un petit plus sur chacune de vous  !

Laquelle est la plus coquette  ?

Aurélie  : Ça dépend pour quoi. Sur certains dossiers, je dirais que c'est moi et sur d'autres je dirais que c'est Sylvie.
Sylvie  : J'aimerais bien savoir lesquels.
Aurélie  : Les cils, le coiffeur... Et moi ça sera plus sur les talons

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La plus bordélique  ?

Aurélie  : C'est moi, c'est évident  !
Sylvie  : Non, ça dépend pour quoi.
Aurélie  : Tu rigoles, tu as déjà vu ma maison  ! Si il n'y avait pas quelqu'un derrière moi, ça serait l'horreur  !

La plus travailleuse  ?
Aurélie  : Je fais plus de travail que Sylvie, parce qu'elle ne fait pas un autre métier que la musique.

La plus rancunière  ?

Sylvie  : C'est moi  ! Non, je ne suis pas très rancunière, mais je n'oublie pas  !

Sans rancune alors, mais quel est le défaut qui vous exaspère le plus chez l'autre  ?

Sylvie  : Il n’y a pas de défaut, je trouve que les qualités de tout le monde peuvent être à un moment donné des défauts, mais peut-on vraiment parler de défauts ?
Aurélie  : Un défaut, c'est plein de jugement... On est plein de défauts de fabrication et en même temps, c'est tellement cool  ! Qu'est-ce qu'on serait ennuyant sinon.
Sylvie  : En tout cas il n'y a pas de défaut qui nous empêche de travailler ensemble. Je pense qu'il y a des gens qui sont handicapés par leurs défauts.

Et au contraire, sa plus grande qualité  ?

Aurélie  : C'est de supporter les défauts de l'autre  ! (rires) Ce que j'adore chez Sylvie, c'est quand elle lâche quelque chose, qu'elle laisse aller...
Sylvie  : Quand je suis bourrée  ! (rires)
Aurélie  : J'adore quand elle lâche un truc oui, je trouve qu'elle a une fantaisie folle, très séduisante... Elle est particulièrement douée pour cela, pour le switch.
Sylvie  : Et moi c'est l’œil d’Aurélie ! La capacité qu'elle a à capter ce qui est bien, ce qui ne va pas, son sens du détail quand on travaille les visuels, les clips, les photos, le stylisme... Elle a un œil très juste, très immédiat.

On a dû beaucoup vous le demander, mais avant de vous laisser, est-ce que vous pouvez expliquer à nos lecteurs ce que ça veut vraiment dire le titre de votre nouvel album, «  À bouche que veux-tu  »  ?

Abondamment  ! C'est une expression du 17ème siècle qu'on utilise plutôt pour la table. Quand le buffet est extraordinaire, on dit qu'on s'est régalé, qu'on a mangé à bouche que veux-tu.

Et pour finir, j'ai simplement envie de demander à Brigitte, «  Et vous, tu m'aimes  ?  »  !

«  Et vous tu m'aimes  » toujours, on est des grandes fidèles et des amoureuses  !

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Lola Naymark

L’histoire de Lola Naymark, sous les projecteurs, démarre dès l’âge de 7 ans. Elle tourne tout d’abord dans des téléfilms « La nouvelle tribu » et « Un coup de baguette magique » de Roger Vadim. A 10 ans, Bunny Godillot lui offre le rôle principal dans « Riches, Belles, etc » aux côtés de Claudia Cardinale, Anouck Aimée et Marisa Berenson. En 2002, elle joue avec Omar Sharif, Gilbert Melki et Isabelle Adjani dans « Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran » de François Dupeyron.En 2004, elle obtient le prix Michel Simon, se voit nominée aux Césars dans la catégorie « Meilleur espoir féminin » et reçoit le prix de la révélation féminine au festival de Cabourg pour « Brodeuses » d’Eléonore Faucher, dans lequel elle tient le rôle principal aux côtés d’Ariane Ascaride.Elle enchaîne avec « La Maison de Nina » de Richard Dembo, « Dans tes bras » d’Hubert Gillet aux côtés de Michèle Laroque et « L’Armée du crime » de Robert Guédiguian. Place au théâtre dès 2009, où elle interprète Ophélie dans « Le jour des meurtres dans l’histoire d’Hamlet », mis en scène par Thierry de Peretti. Puis, elle intègre, l’année suivante, la compagnie de théâtre Les Années Ivres, avec laquelle elle joue « Le Dindon » de G. Feydeau pendant deux ans au Festival d’Avignon.En 2011, elle joue aux côtés de Yann Barthès dans « Arthur Flèche », un court métrage de Samuel Hercule pour Canal +.Jusqu’au 30 juin, Lola Naymark vous invite à vous rendre au théâtre de l’Atelier où elle se produit sur la scène dans « Liaisons Dangereuses », mis en scène par John Malkovich.Nous la retrouverons également dès le 11 juillet à l’affiche du film « Ma bonne étoile » d’Anne Fassio, aux côtés de Fleur-Lise Huet, Christophe Lambert et Claude Brasseur.Synopsis : En Normandie, Louise (Fleur-Lise Huet) vit heureuse dans le monde du cheval. Brusquement, le destin frappe. Louise reste seule avec son père (Christophe Lambert) et un ami de la famille (Claude Brasseur) à la Ferronnière, le haras où elle vit depuis toujours. Les affaires vont mal, ils sont au bord de la faillite…Heureusement, il y a Marquise, une jeune jument que Louise a élevée. Envers et contre tout, la jeune fille et Marquise vont se battre contre la fatalité qui semble s’acharner…‍

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