La salle des profs servirait-elle de défouloir ? Les langues se délient t-elles uniquement sur l’univers du collège ?
Dans la pièce, on évoque aussi bien les problèmes rencontrés avec les élèves, que le statut social des enseignants, leurs difficultés financières. Toutes les tensions sont traitées avec humour. La comédie adoucit les mœurs.
Audrey Garcia, prof d’anglais intransigeante, très stricte, tirée à quatre épingles, est en charge de me former, car j’enseigne en première année, dans la même matière. Yannick Mazzilli, quant à lui, interprète le rôle du prof d’éducation physique super laxiste, qui ne pense qu’à manger et se complaît à s’exhiber dans des tenues improbables.
Pensez-vous que les profs d’aujourd’hui éprouvent plus de difficulté à se faire respecter qu’il y a 20 ans ?
En effet, je pense que nous étions plus indulgents envers nos professeurs. Le facteur « lieu d’implantation de l’établissement scolaire » joue énormément, car il ne faut pas négliger les quartiers sensibles et les enfants en échec scolaire. En classe, la surenchère rapide et permanente est de plus en plus fréquente. Elle contribue malheureusement à perturber les cours et à démotiver le rôle de l’enseignant.
Personnellement, je me rappelle très bien de deux profs, dont je n’ai pas oublié les noms, qui savaient capter toute notre attention durant leurs cours, et nous transmettaient leur passion du savoir. Ces instants uniques étaient riches en partage.
Pour tout vous avouer, la jeunesse actuelle m’effraie, de par son comportement et les tenues vestimentaires qu’affichent les jeunes filles. Elles n’ont que 14 ans et s’habillent comme des femmes. Elles sont complètement décalées dans le temps et sautent les étapes de la vie de plus en plus jeunes. Qui doit-on incriminer ? L’éducation des parents ou l’éducation des profs ?
Récemment, j’ai été choquée par un reportage sur une mère qui injectait elle-même du Botox, acheté sur internet, à sa fille de 8 ans. Où va le monde ?
Qu’est ce qui vous a séduit dans ce scénario ?
Le sujet, bien sûr, et le fait qu’Audrey et Yannick (avec qui je suis amie dans la vie) étaient engagés dans le projet. Cette situation est tellement rare ! Bien que nous abordions un problème social récurrent, nous nous amusons à le présenter sous forme de comédie. Plusieurs fois, durant la représentation, des bourdonnements ponctués de commentaires divers nous parviennent… Ce sont des profs ! Indisciplinés, non ?…
Une tournée avec cette pièce est-elle envisagée ?
Pas dans l’immédiat, mais pourquoi pas ? A suivre…
Vous n’aviez pas joué au théâtre depuis « Les monologues du vagin » de Eve Ensler, pourquoi avoir tant attendu ?
Les scénarios proposés ne me plaisaient pas, ou si je validais, le projet n’aboutissait pas, car rien n’est simple au théâtre. Il faut trouver le producteur, le metteur en scène, une salle disponible, et parvenir à réunir tous les comédiens selon leurs disponibilités…
Prochainement, vous serez à l’affiche de « Les mouvements du bassin » réalisé par HPG, aux côtés de Rachida Brakni et Eric Cantona. Avez-vous d’autres projets pour 2012 ?
La sortie prochaine d’un film anglais « Riot on the redchurch street » réalisé par Trevor Miller, dans lequel je tiens le rôle principal, aux côtés de Sam Hazeldine et Jesse Birdsall.
Quel rôle, encore jamais proposé, rêveriez-vous d’interpréter ?
J’adorerais me glisser dans la peau d’un homme pour un film dramatique. Je trouve qu’on leur offre de plus en plus des rôles hyper forts.
Cinéma, Théâtre… Lequel de ces univers vous correspond le mieux ?
Je dirais plutôt : jamais l’un sans l’autre !
Le théâtre t’oblige à te remettre en cause en permanence. Au départ, tu répètes, sans aucun retour du public. Puis, face à lui, tu rectifies ton jeu, tu l’améliores, tu le peaufines. C’est un travail constant. Il te permet de vivre ta vie en parallèle, dans la journée. Et le soir, place à la convivialité et au partage.
Le cinéma, quant à lui, te plonge dans l’autisme, car tu vis dans une bulle durant tout le tournage. Tu occultes ta famille, tes amis. Mais le rapport qui se noue avec toute l’équipe est incroyable.
Passionnée de musique, vous aviez, très jeune, monté un groupe de rock avec vos amies. Envisagez-vous d’enregistrer un album, dans un avenir proche ?
Pour les besoins du film « Riot on the redchurch street », je viens d’enregistrer quatre titres, mais sincèrement, ce n’est pas ma priorité actuelle. Mais je ne dis pas jamais.
Parlons un peu de vous à présent ! Qui est Alysson Paradis ?
Décrivez-vous en trois mots.
Rigolote, intransigeante et passionnée.
Quelle est votre qualité première ? Et votre défaut ?
A l’écoute. Mon défaut ? Je suis incapable d’avouer mon propre ressenti sur telle ou telle personne.
Avez-vous une addiction particulière ?
Mes amis
Gourmande ou gourmet ?
Gourmet
Question mode : Lors de la dernière fashion week, quelles sont les collections qui vous ont le plus séduites ?
Celles de Vanessa Bruno et Dior. J’aime l’extrême et la démesure de la maison Dior : son univers luxueux et féérique. Chez Vanessa Bruno, j’apprécie avant tout son élégance naturelle.
Vous partez en voyage, quels sont vos indispensables ?
Mes bouquins et mon iPod.
Quelle situation peut vous déstabiliser ?
La méchanceté gratuite et injustifiée.
Votre dernière colère ?
Depuis jeudi, je souffre d’une sciatique qui me tape sur le système.
Quelle est votre plus grande fierté ?
D’en être là aujourd’hui, et d’y être parvenue par moi-même.
Votre dernier achat « coup de cœur » ?
Des chaussures « Heimstone » hors de prix que je ne pensais jamais pouvoir mettre… Je ne les quitte pas !
Quelle est la plus grosse gaffe que vous ayez commise ?
Demander à une amie au téléphone comment se passait sa grossesse, alors qu’elle avait fait une fausse-couche depuis plusieurs semaines. C’est le genre de gaffe qu’on ne peut pas rattraper et qui crée forcément le malaise…