Christophe Willem

Christophe Willem est un artiste issu d’une émission tv et autant dire qu’ils sont peu à avoir réussi à tirer leur épingle du jeu. Ce qui a fait sa différence ? C’est sans aucun doute son talent mais aussi sa personnalité. A la fois drôle et touchant, ce qui est sûr, c’est que ce chanteur est quelqu’un d’entier. Bien loin de son personnage de la « tortue » et du jeune homme mal à l’aise et que l’on avait découvert il y a quelques années au casting de La Nouvelle Star, Christophe Willem est désormais un artiste épanoui, avec un réel univers.

Tu viens de terminer ta tournée « Willem Sessions ». Comment cela s’est passé ? Est-ce que tu as retrouvé le public de tes débuts ou bien ce dernier a-t-il évolué au fil de ta carrière ?

Disons que c’est un peu les deux à la fois. Le public du début est toujours là mais il y a maintenant aussi un public plus diversifié depuis le deuxième album. C’est un public plus âgé, dans la tranche 30-40 ans et souvent des couples, hétéros, homos, c’est une audience très mélangée !

Tu déploies une énergie folle lorsque tu es sur scène. Comment te sens-tu lorsqu’un concert se termine ?

Je décède ! (rires) Quand on enchaîne plusieurs dates, ça va mais c’est quand il y a un moment de relâche que je tombe malade. Tant qu’on est dans une énergie, ça va, on ne sent pas la fatigue arriver, mais dès qu’il y a relâchement, c’est plus compliqué ! Il faut donc profiter de manière intense des plages off qu’on a.

As-tu modifié ton hygiène de vie pour pouvoir tenir le rythme ? Sport, habitudes alimentaires…

Habitudes alimentaires, non, même si je mange des pâtes deux heures avant de monter sur scène pour tenir le coup. Car ce sont deux heures pendant lesquelles on est à fond. J’ai aussi arrêté de fumer car sinon, durant les moments off, je tombais toujours malade. Je fais un peu de cardio mais c’est tout.

Tu as suivi des études de communication. Vers quel métier te destinais-tu ?

Je voulais être prof de communication dans les lycées et dans les facs, ce qui n’a rien à voir avec ce que je fais ! J’adore les théories de la communication, cela me passionnait, ainsi que la géopolitique, l’économie… Tout ce qui ennuie la plupart des gens en fait !

Cette passion pour la musique, elle vient d’où et quand est-elle apparue ?

Très jeune. Comme tu peux le voir, je n’avais pas du tout un corps d’athlète et donc très jeune, mes parents cherchaient une activité à me faire faire le mercredi après-midi. J’ai cherché beaucoup de choses puis la musique. J’ai débuté par la batterie, mais bizarrement, mes parents ne voulaient pas qu’on ait un tel instrument à la maison ! Donc j’ai fait du piano, puis du chant. Mais pour le piano, j’étais insupportable, je ratais les cours du Conservatoire, je n’aimais pas mon prof… Le sage gosse ! Je n’aimais pas le solfège et je me servais juste de mes oreilles. J’écoutais une chanson à la radio et je m’amusais à retrouver la mélodie au piano.

A partir de 12 ans, j’ai arrêté le piano et j’avais une voisine qui était chanteuse de jazz. Un jour, je suis allé la voir, je n’avais pas mué, j’avais la voix encore plus aiguë et je lui ai dit que je voulais apprendre le chant. Pendant deux ans, j’ai suivi des cours avec elle et j’adorais les classiques de jazz. A 15 ans, j’ai rencontré une fille qui faisait du Negro Spiritual et du coup, j’ai intégré une chorale gospel. A 18 ans, j’ai tout arrêté, et mes deux anciens professeurs me donnaient leurs élèves pour leur enseigner les bases et c’est comme ça que j’ai commencé à donner des cours.

Pour ton dernier album, tu as travaillé avec Zaho mais également avec Kylie Minogue et son producteur. Comment ces collaborations ont-elles vu le jour ?

Au culot ! (rires) Steve Anderson, j’avais travaillé avec lui sur l’album « Caféine », il avait fait le titre « Entre nous et le sol » et donc du coup, lors de la fin de la deuxième tournée, je l’ai appelé pour lui dire que j’aimerais retravailler avec lui sur la direction musicale du concert, sachant que c’était le directeur musical de Kylie Minogue, donc je me suis dit qu’il allait répondre non. Mais il a dit oui ! Donc il a travaillé avec moi sur la fin de la deuxième tournée et lors de la préparation du troisième album.

Avec Kylie Minogue, c’est parce que c’était son directeur musical aussi. Et un jour, elle l’appelle, lui demande ce qu’il fait et il lui dit qu’il était en train de travailler avec moi (on avait déjà fait un duo ensemble pour le précédent album). Elle a voulu écouter notre travail et a beaucoup aimé. Elle a ensuite proposé « Pas si loin ».

Quant à Zaho, c’est très différent comme histoire. Pendant l’exploitation de l’album « Caféine », j’étais en Suisse sur un plateau radio et Zaho était là également. A l’époque de cet album, je disais souvent que j’écoutais cette chanteuse parce que je trouvais qu’en français, il n’y avait pas beaucoup de choses très rythmiques, tout en ayant du texte. Et je trouvais que Zaho était une des rares qui faisait ça. Elle est donc venue me voir à la fin de ce plateau radio en me disant qu’elle avait entendu ce que j’avais dit sur elle au Grand Journal et que cela l’avait beaucoup touché. Puis ensuite, on est vraiment devenu amis et un an après, je lui ai proposé de travailler avec moi sur l’album.

Avec quels autres artistes aimerais-tu travailler par la suite ?

Il y en a plein ! J’aime beaucoup une fille qui s’appelle Juliette Katz. J’aime bien aussi Jamie Woon, mais aussi Jean-Jacques Goldman, Daft Punk…

Justement en parlant de la suite… Prismophonic a un son très pop/électro, est-ce que tu as déjà commencé à travailler sur ton prochain opus, et si oui, à quoi peut-on s’attendre ?

Je viens de faire installer du matériel chez moi, donc je vais me mettre au travail, mais après, j’ai seulement des petites pistes. Mais c’est encore confus. Parfois, je dis que je vais changer complètement de style, et parfois non. J’ai envie de faire un album où il y aura beaucoup plus de titres qui viennent de moi, pour qu’on arrête d’entendre systématiquement « c’est un album à la manière de… ». Après, j’aime vraiment ce mix de son électro-acoustique mais peut-être que dans le prochain album il y aura plus d’acoustique, mais toujours autant d’électro !

Tu sembles très concerné par les réseaux sociaux, sans doute pour créer et conserver une certaine proximité avec tes fans, mais on a pu voir également que tu n’hésitais pas à pousser des coups de gueule à certains moments. Est-ce que même après plusieurs années de carrière, les critiques des détracteurs font toujours aussi mal ?

En fait, sur Twitter, c’est compliqué ! Ce qui m’énerve, ce sont pas les critiques mais c’est que certains croient que sur Internet, c’est un espace d’entière liberté et donc ils peuvent dire ce qu’ils veulent sur moi… Sur Facebook, on peut modérer les commentaires mais sur Twitter, on ne peut pas. Donc oui, il y aune fenêtre ouverte, les gens peuvent critiquer et c’est à la rigueur le but de Twitter, d’échanger, d’émettre des opinions différentes… Mais quand la critique devient systématique et que c’est une attaque en permanence une attaque personnelle, pas sur la musique, cela a le don de m’énerver ! Il y a une certaine lâcheté derrière tout cela, on se cache derrière son ordi, un pseudonyme et cela m’exaspère !

La Nouvelle Star vient de faire son retour sur D8. Penses-tu que c’est une bonne chose ?

Oui, bien sûr, puisque c’est une émission que j’ai faite ! (rires) Non, honnêtement, j’aime bien le concept Nouvelle Star parce que j’aime bien le côté populaire de l’émission et j’espère qu’ils vont le garder. Les dernières saisons, c’était devenu trop élitiste je pense. Le vrai public doit pouvoir s’identifier. Il faut garder ce côté frais qui a plu au public. La Nouvelle Star avait une vraie authenticité. Et l’intérêt de cette émission, c’est que ce n’est pas de la télé-réalité.

Du coup, et la preuve avec ma question précédente, on va sans doute te parler à nouveau de cette émission. Est-ce que cela te dérange ou bien est-ce que tu assumes pleinement ton parcours ?

J’assume complètement car pour moi, dans cette émission, il n’y a rien de péjoratif.

Je ne te cache pas que tu es un artiste que j’apprécie beaucoup et que j’écoute régulièrement avec plaisir. Si un jour tu étais à ma place, et que tu devais interviewer un artiste que tu apprécies particulièrement, qu’est-ce que tu lui demanderais et surtout, qui cela serait-il ?

C’est super difficile comme question, j’en aime tellement ! Je dirais… Annie Lennox. Je lui demanderais pourquoi elle a toujours joué sur son ambiguité. On me pose toujours cette question, alors je la poserai enfin à quelqu’un d’autre !

Tu n’as pas hésité à prendre la pose pour notre magazine. Est-ce que tu es désormais complètement en phase avec ton image ?

Pas vraiment… Je ne suis pas forcément à l’aise avec mon image. Disons que c’est compliqué… C’est comme si il y avait une image publique et une image privée. L’image publique, même si c’est moi, c’est plus facile d’être derrière un maquillage, une coiffure, une tenue pour habiller un personnage. Pour l’image privée, c’est vraiment différent, je pense toujours qu’on m’aime pas, je suis un vrai boulet ! Je suis mieux à l’aise maintenant et je continue à y travailler !

Parlons un peu de mode. Est-ce que tu as une pièce fétiche dans ton armoire ?

Un truc gore ! J’ai un pantalon en cuir que j’avais sur ma deuxième tournée, mais il a beaucoup vécu ! Après 40 dates, le cuir n’a plus la même tête, mais ça me rappelle cette tournée, donc je le garde, même si je ne pourrai plus jamais le mettre ! Mais sinon, je suis très jean. Dès que j’en vois un qui me plait chez quelqu’un, j’ai envie de le voler ! Les manteaux aussi, dès que l’hiver arrive, je me dis que je dois acheter des pulls et une fois en boutique, je ne prends que des vestes ! C’est un concept d’avoir plus de manteaux que de pulls !

En dehors de la tournée qui vient de se terminer, quels sont tes autres projets actuels ou à venir ?

Alors là j’ai un titre avec Sophie Delila qui va sortir. C’est une artiste franco-anglaise. Il y a aussi l’album « Génération Goldman » auquel j’ai participé. L’album anglais qui est arrivé le mois dernier, et je commence à penser au prochain.

Un dernier mot pour nos lecteurs ?

J’aime bien le orange ! (rires) Amusez-vous et profitez-bien de la vie !

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