Une émission composée uniquement de femmes ! Est-ce à dire qu’elle n’est destinée qu’à un public féminin averti ?
Absolument pas ! Les hommes sont des grands lecteurs de revues féminines et tout sujet les concernant, les passionnent.
Qui est à l’origine de ce projet ?
Trois jeunes et brillants producteurs de Phare-Ouest. Il est vrai que depuis Frou-Frou, aucune émission ne proposait plus de projets féminins, évoquant des sujets divers mixant l’utile et le futile. Nous travaillons en partenariat avec www.auféminin.com.
En quoi ce concept est-il novateur ?
« Ô Féminin » est le premier magazine féminin autour du monde qui traque les tendances, rencontre les acteurs et actrices du monde, fait un portrait au féminin des destinations. Du glamour, de l’info, de l’insolite, un partage sans tabou de la vie des habitants. Nos cinq reporters n’ont pas hésité à tester les traditions, à enquêter dans le but d’offrir une vision de leur pays, en toute transparence.
Avez-vous participé à la sélection de vos cinq reporters ? Le choix fut-il délicat ?
Le projet fut présenté avec une équipe préconstituée. Tiga et Maeva oeuvrent déjà pour France Ô. Personnellement, j’avais déjà travaillé avec Hind sur France 24 et croisé Julie. Quant à Magali An, designer textile, elle fut recrutée par le bouche-à-oreille.
Où se déroulera l’émission ? Les filles seront-elles à vos côtés ?
L’émission se déroulera chez moi, entre le salon et la cuisine, en présence des cinq globe-trotteuses et d’une journaliste. Une diffusion hebdomadaire (chaque dimanche dès 19h50) qui s’étalera entre le 14 octobre 2012 et le 11 juin 2013. Un rendez-vous convivial de 45 mn comportant une partie reportage et une partie débat sur un thème donné. Lors de la première, le sujet s’articulera autour des concours de Miss à la Réunion, puis le thème sera abordé sur la perception de ces manifestations dans d’autres pays. Nous dégusterons également, sur le plateau, quelques spécialités culinaires des pays cités : une séquence qui pourra être perçue comme une parodie d’ « un dîner presque parfait » !
Décrivez-nous chacune de ses jeunes femmes par quelques qualificatifs tout en nous révélant quelques moments forts de leur reportage !
Maeva, la Réunionnaise, baroudeuse, noctambule, prête à toutes les expériences extrêmes.
Elle envoie le bois à 200%. Elle est cash ! Dans son reportage, je relèverais la séquence où on lui propose de goûter de la chauve-souris. Elle se soumet à la dégustation tout en se retenant de ne pas vomir (rire).
Julie, la Colombienne, journaliste d’investigation, a déjà parcouru le monde. Elle est passionnée par les questions de société et ceux qui tentent d’y apporter des solutions.
En apparence, elle semble sortir tout droit du XVIe arrondissement, mais derrière cette image de fausse bourgeoise se cache une femme intrépide. Elle n’a pas hésité à se soumettre aux coiffeuses assassines qui lui ont rasé une partie du crâne et lui ont tatoué un petit bateau dans la nuque.
Magali An, la styliste vietnamienne, pose sur le monde un regard artistique plein de sensibilité.
Tout en douceur, en finesse et très pudique mais lorsqu’elle se lâche, elle clashe ! Alors qu’elle avait perdu contact avec son autre culture vietnamienne (du côté de sa mère), elle rencontre durant son tournage un guérisseur traditionnel avec qui elle échangera longuement. Quelle ne fut sa surprise de découvrir que cet homme fut formé par son propre grand-père maternel ! Un moment chargé d’émotions
Tiga, la Centrafricaine, passionnée de danse, est le porte-drapeau de la femme africaine.
Tiga est notre Miss mannequin : une tête bien pleine sur un corps bien fait ! Hypersensible mais également intrépide, elle s’est engagée à défendre la cause des femmes africaines et à dénoncer les abus sexuels en tout genre. Elle n’a résisté à l’idée de partir, en pleine forêt vierge, sur les traces d’un sorcier. Un moment fort de son reportage ! Durant son tournage au Cameroun, elle assiste également à une pratique fréquente et barbare : le repassage des seins. Les mères, désireuses de préserver leurs filles d’une sexualité précoce, écrasent la poitrine naissante de leurs enfants avec des pierres chaudes. Un rite traditionnel très peu dénoncé, dont elle tenait à nous informer !
Hind, la Franco-Tunisienne, très engagée dans le printemps arabe, explore avec passion le rôle des femmes au Maroc et en Tunisie.
Je ne peux la définir autrement, elle est la fille spirituelle de Stephane Hessel et Nelson Monfort. Elle oscille en permanence entre enthousiasme et indignation. Son statut de femme et de journaliste l’amène à se heurter invariablement aux conditions de vie des femmes dans les pays du Maghreb.
Lorsqu’on s’investit dans une telle aventure, qu’espère-t-on avant tout ?
Du plaisir avec un grand « P ». J’ai dit « oui » très vite à ce projet car il me ressemble, aussi bien d’un point de vue personnel que professionnel !
Parlons un peu de vous à présent !
Décrivez-vous en trois mots.
Pop, éclectique, globe-trotteuse.
Avez-vous une addiction particulière ?
Le chocolat !
Le comble de la vulgarité.
Un string qui dépasse du jean.
Quelle est la première chose que vous faites en vous réveillant ?
Je jette le réveil à l’autre bout de la pièce. Heureusement pour moi, il est très résistant !
Votre dernière colère
J’ai lu dernièrement un papier sur le Mali, mentionnant le fait que les Maliens se font actuellement bouffer par les islamistes et financer par des pays étrangers. Eux si chaleureux, si conviviaux !
Côté mode, vous êtes plutôt chic ou choc ?
Chic ! Si j’ai redouté à plusieurs reprises les tenues imposées lors des précédentes émissions que je présentais, je compte bien me lâcher un peu pour « Ô Féminin » (rire)
Vous partez en voyage, quels sont vos indispensables ?
Mon maillot de bain, mon iPod et un livre.
Quelle situation peut vous déstabiliser ?
J’avoue ? Je ne suis absolument pas physionomiste. C’est un grave défaut qui me porte préjudice très souvent.
La cause humanitaire qui vous tient le plus à cœur.
Plus j’avance dans la vie et plus je deviens féministe. Les femmes sont à la base de tout et méritent reconnaissance et respect. En Afrique, les hommes refusent encore le port du préservatif malgré le SIDA qui sévit. Quant à l’éducation des enfants, dans ce même pays, on privilégiera encore et toujours celui du garçon, au détriment de la fille.
Votre plus grande fierté.
Mon fils, évidemment ! Professionnellement, je suis très fière d’avoir atteint mes objectifs, à ce jour, sans jamais avoir à me compromettre (vous me suivez ?)
Quels sont les moteurs de votre existence ?
Chaque jour, je me rappelle que la vie est courte et que dans notre intérêt il faut en profiter au maximum !