Le 4 Novembre 2008, date à laquelle Barack Obama est élu Président (événement historique de résonance mondiale) un vent de renouveau et d’espoir souffle aux Etats-Unis, teinté de progrès et de changement. En parallèle, la Proposition 8 est votée en Californie, mentionnant que le mariage homosexuel (consenti 6 mois auparavant) devient hors-la-loi, ce même 4 Novembre.
Julie est sur place, conversant et fêtant avec quelques amis la victoire d’Obama, lorsque lui parviennent cris et hurlements divers. Une manifestation improbable s’organise sous ses yeux (sitting, blocage de voitures, …). Toute la communauté gay de L.A. crie sa colère rapidement rejointe par des militants. Cette loi discriminatoire se répand comme une traînée de poudre. Julie décide alors de se mêler à la foule, caméra au poing, afin de nous relater cet événement… Tournage qui durera deux ans.
Un documentaire qui n’était absolument pas programmé, mais qui tombe à pic. Vous êtes toujours dans cette démarche spontanée et impulsive ?
Rarement dans le domaine professionnel où j’essaie de faire en sorte que les choses soient anticipées, prévues. Cependant avec Illegal Love il y eût cette spontanéité de la découverte d’une Histoire qu’il ne fallait pas laisser passer et raconter coûte que coûte. Après la première session de tournage en 2008, six mois ont été nécessaires pour m’organiser, préparer mon départ, réfléchir… j’y vais, j’y vais pas… Et puis, ben, j’y suis allé ! Et là ça a duré 2 ans.
Vous avez réalisé une cinquantaine d’interviews sur place et découvert au fur et à mesure de vos rencontres, un sujet qui vous a touché et qui soulignait l’injustice face à la communauté gay. Une mobilisation générale pour la défense de leurs droits civiques. Une annonce violente et inattendue, dans un contexte qui ne s’y prêtait absolument pas !
Surtout dans ce contexte de l’élection d’un 1er président métisse, à la tête d’un pays qui avait pratiqué l’esclavage pendant plus de 400 ans. Lorsque j’arrive là-bas c’est avant tout pour capter la revanche d’une minorité, longtemps victime de discrimination. Et alors que le monde entier s’émerveille de cet évènement historique, une autre communauté se retrouve à son tour victime de discrimination. C’est pour ne pas laisser sous silence cette ironie de l’Histoire que je me suis lancée dans Illegal love.
Pensiez-vous alors que le sujet rapporté en France, à travers votre documentaire, susciterait autant d’intérêt chez les homosexuels et les hétérosexuels, toute génération confondue ?
J’avais l’espoir qu’il puisse intéresser le plus grand nombre. C’est un sujet social, international, revenant régulièrement dans les discussions politiques, éthiques ou philosophiques. C’est une question qui se pose, donc Illegal Love, dans ce sens, peut aider à y apporter une réponse ou se faire une opinion.
Votre documentaire est traité avec justesse dans un concept pédagogique à dimension humaine. Un reportage riche dans lequel vous avez su habilement mixer musique et divers graphismes apportant ainsi un plus en termes de production. Terrain, écriture, montage… Votre première réalisation a été fort appréciée. Vous attendiez vous à de tels retours ?
J’étais surtout guidée par l’instinct et l’envie de faire un film que mes proches, ma famille, les personnes avec lesquelles je travaille, les gens en général, puissent aimer voir. Il y a eu une véritable liberté de travail. C’est cette liberté qui a permis tant de créativités et d’énergie. J’espère qu’on le sent dans le résultat final.
Je suppose que vous suivez la Proposition 8 de près. Militeriez-vous en France, pour défendre les droits de la communauté gay et leur laisser tout loisir de s’aimer librement ?
Je reste évidemment connectée à ce qu’il se passe autour de la Proposition 8, autant qu’aux personnages du film. D’ailleurs le combat continue en Californie et n’est pas prêt de se terminer. Les militants pro-mariage homosexuel sont toujours mobilisés pour voir leurs droits reconnus au niveau national ; tout comme les défenseurs du mariage traditionnel continuent de se battre pour leurs idées.
Les vrais militants sont les personnages du Film.
Illegal Love est un hommage rendu au militantisme et à l’activisme en général. Chaque lutte est porteuse d’espoir, c’est au travers de la parole donnée aux personnes impliquées dans ce combat que j’ai tenté d’en témoigner.
Quelle autre cause aimeriez-vous défendre aujourd’hui, dans ce monde où le mot « discrimination » est sur toutes les lèvres ?
Vaste sujet… selon moi, la défense d’une cause ne se choisit pas, elle vient à vous. La question n’est pas d’essayer de changer le monde, mais de tenter de sensibiliser l’opinion au fait que la non-acceptation de la différence est quelque chose de violent pour celui qui la subit.
GAGA BY GAULTIER
Reconnue comme l’artiste la plus influente de la planète, Lady Gaga s’impose dans la musique, mais aussi dans la mode. À la fois fascinante et dérangeante, les médias véhiculent en permanence une image de Lady Gaga « l’Artiste », mais qui est-elle vraiment?
Ce film nous permet enfin de découvrir la femme, grâce à l’intervention habile de Jean-Paul Gaultier (le créateur) qui se complaît à déshabiller Lady Gaga (la créature), lors d’une interview.
Ce sujet est plus glamour et plus intimiste… La mode et les tendances vous passionnent-elles ?
Bien sûr ! C’est plus qu’important d’y être sensible, surtout dans un métier comme le mien. Je crois pourtant que la mode et les tendances ne sont qu’une perpétuelle recherche de modernisation, de réactualisation et de réappropriation de recettes classiques et immuables.
Qu’est-ce qui vous a séduit dans ce projet ?
Le challenge.
L’icône Lady Gaga a-t-elle répondu à vos attentes ? Quelle image garderez-vous d’elle ?
Lady Gaga ne peut répondre à une attente, car elle vous surprend. C’est une personnalité en perpétuelle évolution. Elle reflète ce qu’elle est profondément, une grande artiste qui a su réaliser ses rêves et s’élever au rang de star mondiale.
En quoi le travail fourni sur ce tournage est différent de votre premier film ?
Le contexte était complètement différent. C’était une commande, et non un projet que j’initiais. Je devais répondre à une attente : celle de la production (Dak Tirak) et du co-réalisateur (Alex Fighter). Ils m’ont laissé une très grande liberté. Ensuite, parce que les moyens mis en œuvre étaient multipliés par 10, par rapport à Illegal Love. Enfin, car c’est un documentaire d’un type différent. Une très belle expérience.
Court-métrage, télévision, captation… vous aimez poser votre œil sur le monde qui vous entoure, capter l’image pour ensuite la partager. D’où vous vient cette passion ?
Je ne sais pas d’où elle vient, mais elle a toujours été là.
QUI EST JULIE GALI ?
Quelle est votre qualité première ? Et votre plus gros défaut ?
La certitude.
Avez-vous une addiction particulière ?
Les Jordan.
Quel est votre idéal masculin ?
Je suis anti idéal masculin.
En quoi consistent vos soirées entre amis ?
Juste passer du temps avec eux. Peut importe ce que l’on va faire.
Côté mode, vous êtes plutôt chic ou choc ?
Au milieu.
Vous partez en voyage, quels sont vos indispensables ?
Passeport, Permis de Conduire, Carte Bleue.
Quelle situation peut vous déstabiliser ?
Celle que je n’anticipe pas.
Votre dernière colère ?
La hausse du prix du ticket de métro.
Votre dernier achat « coup de cœur » ?
Une paire d’escarpins Michel Vivien.
À l’approche des fêtes de Noël, quel cadeau aimeriez-vous recevoir ?
Une carte Air France, voyages illimités, nombres de personnes illimitées, à Vie.