Linda Hardy

Bien que mannequin, Linda Hardy ne se contente pas de son statut à l’image figée. Elle possède d’autres cordes à son arc et développe très vite une passion pour le cinéma et le théâtre : un univers qui lui permet de se révéler et de s’épanouir. Elle débute en 2000 dans « Recto Verso » de Jean-Marc Longval et enchaîne dans la saison 3 de « H », sous la direction de Charles Nemes et Eric Lartigau. Dès 2003, elle monte sur les planches dans « Putain de soirée » mise en scène par Daniel Colas. Très vite repérée, elle poursuit sa carrière et enchaîne les tournages dans « Immortel » d’Enki Bilal, « Le souffleur » de Guillaume Pixie, « Tu peux garder un secret » d’Alexandre Arcady et « Un homme et son chien » de Francis Huster aux côtés de Jean-Paul Belmondo. Elle est actuellement à l’affiche de « Ladies Night » au théâtre de l’Alhambra, et ce jusqu’au 29 septembre 2012. Jacques Collard a su adapter « Full Monty », cette comédie britannique sur fond de crise économique et de détresse sociale, en confiant la mise en scène parisienne à Thierry Lavat. Le succès est évidemment au rendez-vous !

Vous tenez le rôle de Glenda, une ex danseuse, qui coache six garçons afin de les mener au show final. Une prestation très physique, non ?

Être danseur est un métier très différent et nous avons tous été coaché par un chorégraphe. Cette prestation sur scène nous a demandé cinq semaines de préparation entre les textes, la mise en scène et l’intégration des chorégraphies. Aucun de nous n’avait jamais pratiqué la danse (même moi !), mais nous ne demandions qu’à apprendre. Je vous avouerai que le travail fut plus délicat pour les garçons et qu’avant chaque représentation, ils répètent encore leur choré.

Seule femme au milieu de tous ces hommes ! Cette situation vous est apparue dynamisante ou plutôt intimidante ?

Bizarrement, je suis très souvent entourée d’hommes donc je n’ai pas été surprise. Je pense qu’on a très vite détectée en moi cette part d’autorité naturelle et spontanée. Dans la pièce, je joue sur l’exagération en interprétant une femme de poigne, mais je ménage également chacun d’entre eux en fonction de leur personnalité.

Cinéma, théâtre… Lequel de ces univers vous correspond le mieux ?

Tous ! Le cinéma et la télévision offrent un confort de tournage incontestable, en raison des diverses prises de vue réalisées. Le réalisateur sélectionne ensuite les plans qui se rapprochent de sa vérité et dans lesquels les acteurs apparaissent plus crédibles. Mais sachez que nous autres, comédiens, ne sommes jamais satisfaits de nos propres performances : c’est une remise en cause permanente, un besoin évident de se dépasser.

Au théâtre, le retour du public est immédiat et ne laisse aucun doute sur notre jeu. Jouer chaque soir est un challenge permanent au cours duquel nous n’avons de cesse de vouloir capter l’attention et de mettre tout en œuvre pour argumenter davantage. L’exercice est différent, mais l’énergie que nous déployons sur scène est stimulante et nous nous adaptons chaque soir aux diverses réactions de la salle. Nous ressortons parfois frustrés, car le théâtre c’est aussi une remise en question quotidienne.

La force de « Ladies Night », cette pièce empreinte de détresse sociale, familiale et morale, réside dans la faculté d’attraper le public et de l’emporter dans l’autodérision, malgré un contexte fort réaliste.

Durant votre parcours, quelles ont été les rencontres marquantes et décisives qui ont influencé votre carrière ?

Ma rencontre avec Enki Bilal pour son film « Immortel », assurément ! Lorsqu’il m’a proposé le scénario, je me suis dit qu’il était audacieux et à la fois courageux de croire en moi. Il m’offrait d’interpréter le rôle d’une mutante au crâne rasé, quel bouleversement physique ! Enki a su m’embarquer dans son propre univers et je suis parvenue à le surprendre, c’était magique ! Grâce à lui et à son extrême talent, je venais de franchir un nouveau cap !

Vous avez intégré le casting de la série  « Mafiosa » Saison 4, diffusée sur Canal +, dans lequel vous interprétez Livia (un rôle récurrent), patronne d’une compagnie de ferries. N’est-ce pas trop déstabilisant de prendre le train en marche ?

(Rire) J’ai toujours intégré les séries en cours de route. Ne me demandez pas pourquoi, je l’ignore ! Sur le tournage, l’équipe a déjà ses propres repères et se rend plus facilement disponible pour les acteurs rentrés en récurrence ou semi-récurrence. La ligne éditoriale déjà en place apporte donc un confort appréciable et toute l’équipe est forcément bienveillante.

Aviez-vous suivi les saisons précédentes ?

J’avais suivi la saison 1 et lorsque le projet est arrivé jusqu’à moi, je me suis empressée de regarder les suivantes.

L’homme le plus dangereux de corse est une femme : Mafiosa ! La place des femmes dans cette série est dominante. Dans notre société actuelle, ce pouvoir féminin est-il selon vous réel ou fictif ?

Il est bel et bien réel, bien que la parité n’ait toujours pas sa place dans certaines branches professionnelles. Les hommes portent un regard différent sur les femmes aujourd’hui et leur accordent une plus grande confiance. Ils ont compris qu’elles n’étaient pas des rivales, mais bien au contraire, des êtres qui par leur complémentarité leur permettaient de travailler en binôme. Je reconnais néanmoins qu’elles sont plus manipulatrices, mais à chacun ses atouts, non ?

Le tournage de la Saison 5 débutera en 2013, en ferez-vous partie ?

Évidemment ! Tourner en Corse entre mai et septembre est fort agréable.

Nous vous retrouverons sur France 3, dès septembre, dans la série « Enquêtes réservées » Saison 4 aux côtés d’Yvan Bach, Jérôme Anger et Nathalie Besançon. Télévision, encore et toujours, vous êtes une grande fan de séries ou sont-ce les séries qui vous aiment ?

Je n’aime pas l’idée de l’artiste qui accepte n’importe quel projet afin de prendre ses cachets au passage. J’aime sortir de mon quotidien à travers des scénarios qui me séduisent, car je suis sensible à la qualité avant tout. Il faut que les personnages évoluent dans un univers où le public se retrouve et puisse s’identifier. Petite, déjà, j’adorais prendre place dans le canapé, dans l’attente de voir le prochain épisode de ma série préférée : c’était un rendez-vous comme un autre !
J’aimerais néanmoins que quelques réalisateurs prestigieux me confient quelques rôles plus importants, à suivre…

Parlons un peu de vous à présent !

Décrivez-vous en trois mots.

Intègre, sociable et intuitive.

Avez-vous une addiction particulière ?

Le pain et le beurre.

Le comble de la vulgarité

L’irrespect.

Votre dernière colère

Pas plus tard que ce matin, en lisant une interview réalisée pour la promotion de « Ladies Night » et dont l’intro mentionnait « L’ex Miss France… » … C’est un peu réducteur, non ?

Côté mode, vous êtes plutôt chic ou choc ?
Chic !

Vous partez en voyage, quels sont vos indispensables ?

Mon fils et mon iPod.

Quelle situation peut vous déstabiliser ?

L’injustice.

La cause humanitaire qui vous tient le plus à cœur.

La protection de l’enfant.

Votre plus grande fierté

Mon fils (ça fait deux fois que je le mentionne, non ?)

Quel parfum portez-vous le plus souvent ?

Mille et Une Roses de Lancôme.

Quels sont les moteurs de votre existence ?

Mon fils (encore et toujours) et ma famille. Mais, j’avoue éprouver un besoin d’aider les autres. Avec le temps, j’éprouve de plus en plus d’empathie pour les gens dans la difficulté.

Votre lieu de vacances favori ?

L’île Maurice.

La programmation de « Ladies Night » jusqu’à fin septembre ne vous permettra pas de partir cet été. Pas trop déçue ?

Les 31 juillet et 1er août, la pièce est programmée au Festival de Ramatuelle, j’en profiterai donc pour me détendre un peu. Je vais également passer un week-end au Cap Ferret, et après « Ladies Night », direction le Maroc.

Informations

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Sara Martins

D’origine capverdienne, Sara Martins grandit à Lyon et suit une formation de danse classique à l’Opéra dans cette même ville. Passionnée de théâtre, elle intègre ensuite l’option art dramatique au lycée Saint-Exupéry. Engagée sur la pièce « Le Radeau de la Méduse », mise en scène par Roger Planchon, cette expérience déterminante influencera son départ pour Paris, afin d’intégrer le Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique. Pendant ces trois ans d’école, elle commence à tourner aux côtés d’Olivier Marchal dans la série « Police District » de 1999 à 2002. Puis elle enchaîne les expériences de théâtre dans « Minetti » de Thomas Bernhard, « Le costume » de Peter Brook, « Les trois sœurs » de Tchekhov. Entre deux pièces, elle poursuit sa carrière à la télévision et se fait remarquer dans « Par amour » d’Alain Tasma, pour lequel elle obtient le prix du meilleur espoir féminin au Festival de Luchon en 2003. Sara ne revendique pas son côté fan de séries télévisées, bien au contraire, puisque la télévision lui a offert de beaux rôles dans « Les tricheurs » avec Pascal Légitimus et Leïla Bekhti, « Les mariées de l’Isle Bourbon » d’Euzhan Palcy, « Merci les enfants vont bien » de Stéphane Clavier et « Pigalle, la nuit » diffusée sur Canal+. BBC One diffuse actuellement, « Death in Paradise » ; série dans laquelle elle a obtenu le rôle principal.

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