Annelise Hesme

Diffusé sur France 2, tous les mercredis dès 20h35 depuis le 4 juillet, « INQUISITIO » de Nicolas Cuche (réalisateur et scénariste) est un excellent thriller médiéval. Cette saga (huit épisodes de 52 minutes) repose sur la période de l’Inquisition (1370). Sur fond de guerre papale, de complots politiques et religieux, d’injustice, de violence, de traîtrise, cette fiction mêle habilement fantastique, fanatisme et romantisme. Annelise Hesme interprète Madeleine « la sorcière aux cheveux rouges». Héritière d’un pouvoir ancestral, on lui prête de nombreux pouvoirs plus ou moins maléfiques. Recluse dans les bois, elle entretient néanmoins avec la population des relations ambivalentes. Tous craignent sa magie mais recherchent néanmoins ses connaissances botaniques de guérisseuse, à l’heure où sévit la peste. Son destin prendra-t-il fin sur le bûcher ?… Vous n’avez pas regardé les premiers épisodes ? Sachez que le livre « Inquisitio » de Nicolas Cuche est paru chez Michel Lafon.

Un scénario passionnant, un rôle d’héroïne flamboyante, un thriller soutenu… Comment êtes-vous parvenue à prouver au directeur de casting que ce rôle était pour vous ?

J’ai eu beaucoup de chance car je connaissais déjà Nicolas Cuche. Lors de notre rencontre, il m’avait déjà proposé de travailler avec lui et m’avait offert un rôle dans « La chance de ma vie ! » aux côtés de Francois-Xavier Demaison et Virginie Efira. J’ai refusé le rôle car je venais de tourner une comédie similaire. Lorsqu’il est revenu vers moi avec le scénario d’Inquisitio dans les mains tout en m’offrant le rôle de Madeleine, je me suis aussitôt lancée dans la lecture et j’ai validé très rapidement son projet. Le travail de rencontre sur le plateau fut spectaculaire. Pendant les trois premiers jours, Nicolas et moi avons peaufiné Madeleine, tant dans le maquillage que dans le jeu. L’équipe entière était très investie et chose rare, nous avons bénéficié des éclairages et de la musique durant tout le tournage.

Composer un personnage implique (parfois) de se soumettre à quelques modifications de votre apparence physique (poids, coupe et couleur de cheveux, …). Accepte-t-on facilement ces exigences au détriment de sa propre personnalité ?

Évidemment ! Pour répondre aux besoins du film, j’étais prête à me raser le crâne pour ce rôle. Sans passer à l’extrême, mes cheveux ont été teints en roux et nous avons réalisé un effet de masse avec quelques rajouts. Au quotidien, je ne suis pas très fan des couleurs capillaires, j’ai donc refait très rapidement mon balayage tie dye.

Où a été tourné ce long métrage ? Sur quelle période ?

La série a été tournée durant cinq mois dans la région du sud : Carpentras, Avignon, Perpignan. Ma présence a nécessité trois mois de tournage intense. J’ai découvert l’arrière-pays et des sites somptueux comme la forteresse de Salses et le lac de Tallard. Mon fils et mes amis sont venus me rejoindre sur les lieux durant l’été dernier, ce qui m’a permis de décompresser un peu et de partager avec eux cette magnifique région.

Comment s’imprègne-t-on d’un rôle de sorcière durant l’Inquisition avant le tournage ?

Lorsque Nicolas Cuche m’a présenté Inquisitio, je rentrais du Cambodge, alternant tournage et découverte du pays en sac à dos. Ma rencontre culturelle et spirituelle en ces lieux fut bouleversante. Le bouddhisme et les diverses croyances qui reposent sur cette terre sont très proches de la sorcellerie, en ce fait que la philosophie incite au respect des lois et de la nature.

En parallèle, j’ai lu « Le marteau des sorcières » (un traité des dominicains allemands) et j’ai visionné « Les piliers de la terre », « Le septième sceau », « Black death » et autres…

En quoi ce personnage vous fascine-t-il ?

Madeleine n’est pas une fée, c’est une femme persécutée, violée très jeune par cinq gardes. Elle est herboriste et pratique la magie blanche, rien de très condamnable ! Ce personnage est tout à la fois fascinant et effrayant. Bien que recluse dans la forêt, ses propres convictions la mettent en péril et en font une cible facile pour les inquisiteurs.

Une suite de cette saga est-elle envisagée par France 2 pour l’été prochain ?

Si les deux premiers épisodes ont remporté un taux d’audimat encourageant, la diffusion du second volet n’est pas aussi satisfaisante qu’on l’attendait. A suivre…

Dites-moi, vos sœurs (Clotilde et Elodie) sont également actrices… Une sorcière aurait-elle jeté un sort sur vos berceaux ?

(rire) Toutes petites déjà, Elodie, Clothilde et moi montions des spectacles, mêlant textes, pubs et chorégraphie, que nous présentions à notre public favori (nos parents !), contre quelques pièces. Ce virus ne date pas d’hier !

Dès septembre, nous serons enfin réunies et tournerons ensemble un court métrage de 10mn dans le cadre de l’émission La collection « Le jeu des 7 familles » sur Canal +. Divers scénaristes se sont lancés dans l’écriture et nous attendons leurs propositions avec impatience. Que le plus original l’emporte !

Dans un tout autre registre, vous serez prochainement à l’affiche de « Hôtel Normandy » de Charles Nesmes, aux côtés d’Helena Noguerra et Eric Elmosnino. Parlez-nous d’Hélène, le personnage que vous interprétez !

Hélène (l’hystérique) tient une galerie d’art à Deauville avec son ex-mari (rôle tenu par Eric Elmosnino). Amoureuse de l’amour avant tout, elle va s’enticher d’un homme improbable, un plouc, tandis que son ex-mari va rencontrer Alice (Helena Noguerra). C’est une comédie romantique qui repose sur la rencontre inattendue de deux couples. Je pense que le film sortira début 2013.

Quels sont vos autres projets pour cette année ?

Actuellement je suis en tournage, jusqu’au 27 juillet, pour France 2 aux côtés d’Armelle Deutsch, qui est l’image même de la précision et de la perfection. « Cas d’école » de Stéphane Kurk devrait être diffusé avant fin 2012.

Parlons un peu de vous à présent !

Décrivez-vous en trois mots.

Complexe, bienveillante et flippée.

Avez-vous une addiction particulière ?

Mon fils.

Le comble de la vulgarité ?

Les sans-gênes.

Votre dernière colère ?

L’injustice ! Lorsqu’un criminel fait appel de sa condamnation, sans un pardon, je suis révoltée au plus haut point.

Côté mode, vous êtes plutôt chic ou choc ?

Choc ! Je privilégie le confort avant tout et fonctionne exclusivement au coup de cœur. Je n’ai pas de marques attitrées. Je mixe volontiers le vintage et l’esprit travel.

Quel parfum portez-vous le plus souvent ?

L’eau de Sisley n°2

Vous partez en voyage, quels sont vos indispensables ?

Mon fils, une paire de tongs, ma djellaba et mon iPod pour écouter de la musique.

Quelle situation peut vous déstabiliser ?

Le conflit.

Votre plus grande fierté.

Mon fils de 10 ans !

Quels sont les moteurs de votre existence ?

Je désire, plus que tout, retourner rapidement à l’orphelinat du Cambodge pour mettre en place une association caritative qui permettrait à tous ces enfants de pouvoir financer leurs études, afin de leur offrir un avenir.

Un rôle que vous refuseriez.

Un personnage trop « cliché » dans un mauvais scénario.

Votre lieu de vacances privilégié ?

J’alterne entre la montagne au milieu des marmottes et une maison à Cassis au bord de la mer.

Informations

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D’origine capverdienne, Sara Martins grandit à Lyon et suit une formation de danse classique à l’Opéra dans cette même ville. Passionnée de théâtre, elle intègre ensuite l’option art dramatique au lycée Saint-Exupéry. Engagée sur la pièce « Le Radeau de la Méduse », mise en scène par Roger Planchon, cette expérience déterminante influencera son départ pour Paris, afin d’intégrer le Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique. Pendant ces trois ans d’école, elle commence à tourner aux côtés d’Olivier Marchal dans la série « Police District » de 1999 à 2002. Puis elle enchaîne les expériences de théâtre dans « Minetti » de Thomas Bernhard, « Le costume » de Peter Brook, « Les trois sœurs » de Tchekhov. Entre deux pièces, elle poursuit sa carrière à la télévision et se fait remarquer dans « Par amour » d’Alain Tasma, pour lequel elle obtient le prix du meilleur espoir féminin au Festival de Luchon en 2003. Sara ne revendique pas son côté fan de séries télévisées, bien au contraire, puisque la télévision lui a offert de beaux rôles dans « Les tricheurs » avec Pascal Légitimus et Leïla Bekhti, « Les mariées de l’Isle Bourbon » d’Euzhan Palcy, « Merci les enfants vont bien » de Stéphane Clavier et « Pigalle, la nuit » diffusée sur Canal+. BBC One diffuse actuellement, « Death in Paradise » ; série dans laquelle elle a obtenu le rôle principal.

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