Parallèlement, il rejoint le théâtre auprès de Clotile Courau ; un exercice d’acteur qu’il apprécie tout particulièrement, dans la pièce de Bernard Shaw « La profession de foi de Madame Warren », mise en scène par Michel Fagadau.
C’est en 2005 que Clément Sibony rencontre le metteur en scène Marcial Di Fonzo Bo…Il joue alors dans « La tour de défense », « Les copi » au Festival d’Avignon, « La mère ». Une collaboration créatrice et fertile.
Pour l’heure, nous le retrouvons aujourd’hui avec une actualité chargée, dans cet univers qui le passionne tant : Théâtre et Cinéma.
Après le succès rencontré au Festival d’Avignon, cet été, L’ENTETEMENT de Rafael Spregelburd, mis en scène par Elise Vigier et Marcial Di Fonzo Bo, se poursuit dans le cadre du Festival d’Automne à Paris, jusqu’au 31 décembre 2011, avant d’enchaîner une tournée, dès 2012.
Qu’est-ce qui vous a séduit dans ce projet ?
L’Entêtement est le dernier volet d’une série de 7 pièces, qui traite des péchés capitaux. Lorsque Marcial m’a présenté le projet, ce fut pour moi comme une évidence…Un nouveau défi à relever en adoptant une nouvelle forme de théâtre, propre à Marcial et Elise Vigier.
Interpréter cette pièce en plusieurs langues était-il un obstacle pour vous ?
La pièce est effectivement jouée en français, en espagnol et en valencien. Le plus délicat fut certainement l’adaptation du texte en plusieurs langues, mise en scène par Martial (argentin d’origine). Notons que L’Entêtement pose « le langage » comme lien entre les hommes : un bien commun. Quelques acteurs catalans de la troupe nous ont néanmoins coachés sur les textes en valencien, sachant que ces deux langues sont quelque peu similaires. Par contre, jouer en espagnol et en anglais ne me pose aucun problème majeur.
Le théâtre, la scène, est un univers dans lequel vous vous complaisez. En quoi l’exercice et le ressenti différent-ils du cinéma ?
Ce sont deux exercices diamétralement opposés. La scène nécessite de longues répétitions, suivie de représentations offrant toujours des ressentis différents, en fonction de notre jeu, du lieu et du public. Au théâtre, vous avez toujours une seconde chance lorsque votre interprétation d’un soir n’est pas à la hauteur. La scène offre des variantes à chaque représentation.
Le cinéma est plus figé. Vous êtes beaucoup plus naturel. Lors des tournages, on capte les bonnes prises et on enchaîne.
Côté cinéma, vous êtes à l’affiche de LET MY PEOPLE GO, une French Comédie de Mikael Buch, dont la sortie est annoncée le 28 décembre 2011, aux cotés de Nicolas Maury, Carmen Maura, Jean-François Stevenin et Amira Casar.
Cinéma toujours avec l’OISEAU d’Yves Caumon (Sélection Mostra Internationale de Venise) qui sortira le 25 Janvier 2012, et dans lequel nous vous retrouverons aux côtés de Sandrine Kiberlain et Bruno Todeschini.
Infatigable Clément Sibony ! Théâtre, Cinéma, puis Cinéma, Théâtre… Comment parvenez-vous à jongler de l’un à l’autre ?
Il est vrai que parfois c’est un exercice un peu sportif ! En septembre dernier, nous tournions « Let My People Go » la journée, et le soir je jouais dans la pièce «La mère », mais en dehors de cette période, tout s’est très bien enchaîné ! Tout est parfaitement planifié, ce qui nous permet de valider d’autres projets, lorsqu’ils se présentent.
Vous êtes-vous prédestiné très tôt au métier d’acteur ou est-ce le hasard qui a décidé pour vous ?
Le hasard a joué en ma faveur, alors que j’avais 14 ans. Pour la petite histoire, c’est une copine qui m’a transmis un jour un numéro de téléphone, afin de participer à un casting pour participer à un téléfilm. J’ai tenté l’expérience et obtenu le rôle. Du pur hasard !
Durant votre parcours, quelles ont été vos rencontres marquantes et décisives pour votre carrière ?
Sincèrement, je n’en sais rien. J’ai fait de très belles rencontres durant toutes ces années, comme celle avec Olivier Dahan, puisqu’il m’a offert mon premier rôle important dans « Déjà mort ». Mais rien n’est jamais acquis… Ma rencontre avec Martial Di Fonzo Bo au théâtre est également riche…. Plus récemment, j’ai adoré celles avec Yves Caumon et Mikael Buch !
Dans quelle catégorie de film souhaiteriez-vous tourner ?
Chaque projet cinématographique est si différent, tant par son univers que les rôles offerts. J’ai apprécié « Voir la mer » de Patrice Leconte, un film romantique, tout autant que la comédie « Let My People Go » ou « Oiseau » un peu plus austère, un drame néanmoins léger. Et puis, je ne tiens pas à rentrer dans un seul et unique registre. Alors passer d’un film médiéval à un projet de comédie musicale, pourquoi pas ?
Avec quel réalisateur aimeriez-vous travailler ?
Je suis incapable de répondre à cette question, mais une chose est certaine j’aimerais tourner avec Andrea Arnold, que l’on surnomme la Jacques Audiard anglaise. (rire)
Avez-vous d’autres projets en cours, ou vous concentrez-vous principalement sur la tournée de l’Entêtement ?
La tournée démarre au printemps, mais j’ai effectivement d’autres projets (cinéma et théâtre) en cours. A suivre, car je n’en dirais pas plus aujourd’hui…
Parlons un peu de vous….
Quelle est votre qualité première ?
Je suis un bon cuisinier.
Et votre défaut majeur ?
Le retard.
Avez-vous une addiction particulière ?
J’écoute trop de musique !
Côté mode, vous êtes plutôt chic ou choc ?
Ca dépend de l’humeur du jour… Je peux être chic, mais tout à la fois choc lorsque je porte mon tee-shirt rock, mon jean troué et mes baskets…mon look ado 14 ans ! (rire)
Vous partez en voyage, quels sont vos indispensables ?
Mes petites enceintes… pour ma musique… toujours et encore.
Quelle situation peut vous déstabiliser ?
La violence.
Votre dernière colère ?
Ce matin en écoutant Philippe Lefebvre sur France Inter.
Votre dernier achat « coup de cœur » ?
Des Azuelos du Portugal.
A l’aube de cette nouvelle année, quel est votre vœu le plus cher ?
Qu’on arrête de parler de la crise et qu’on passe enfin à autre chose !