Dimitri bonjour ! Vous n’étiez pas très fixé sur votre parcours professionnel, dites-moi ! Avocat, flic, pompier… L’alternative que vous offre le métier d’acteur vous comble finalement, en vous offrant la possibilité de vous réaliser à travers toutes ces fonctions.
Ce sont les ambitions de tous les gamins, non ? Le métier d’acteur m’a permis de découvrir le revers du décor en rentrant dans la peau des personnages. Tout n’était pas aussi rose que dans mes rêves d’enfant. Seul le titre est valorisant !
Quels sont vos acteurs de référence et vos films cultes ?
Question délicate… J’ai néanmoins une admiration sans faille pour Robert Downey Junior, cet acteur américain, qui dégage un tel sens de l’humanité. J’ai adoré son interprétation dans Iron Man (2008). Je suis fan également de Ryan Gosling. Son rôle de professeur dépressif drogué dans Half Nelson (2006) m’a littéralement bluffé. Mon emploi du temps ne m’a pas encore permis d’aller voir son dernier film Drive, mais je vais y remédier rapidement.
Olivier Marchal vous propose d’interpréter Edmond Vidal jeune, dit Momon. Rôle principal que vous partagez avec Gérard Lanvin. Qu’est-ce qui vous a séduit dans ce projet ?
Mon agent m’avait contacté pour me signaler qu’Olivier Marchal me proposait un rôle dans son prochain polar. J’en fus très touché. À la lecture du scénario, j’ai aussitôt adhéré au projet.
Olivier m’avait remarqué lors de la diffusion d’Action Directe de Laurence Katrian pour TF1, en 2007. Nous nous étions alors rencontrés à sa demande, et lors de notre entretien il me fit part de son projet de me faire travailler, lors d’une prochaine réalisation. Je n’ai évidemment pas refusé ! Deux ans s’étaient néanmoins écoulés…
Quel est votre regard sur le gang des lyonnais après vous en êtes imprégné durant le tournage ?
J’ai eu une chance énorme de pouvoir rencontrer Edmond Vidal du Gang des Lyonnais, qui est un mec humain, un grand-père si touchant. Il ne ressemble en rien à l’image du voyou que je me faisais. Il nous a fait part de son ressenti, de plusieurs détails qui nous rendraient plus crédibles face à la caméra. Il m’a également offert son livre afin que je m’imprègne de son histoire et du rôle que m’avait confié Olivier.
Vous imaginez ? Ce petit gitan s’est retrouvé en prison du jour au lendemain, parce qu’il avait volé une cagette de cerises… Il n’est pas né voyou, non. Son incarcération l’a mené tout droit à l’école du crime et sa vie a dès lors basculé. Lui qui envisageait d’ouvrir un magasin de jouets en sortant de taule…
Quels sont les points communs entre Momon et Dimitri ? Sens de la famille et de l’amitié, une loyauté sans faille, les valeurs simples, la fierté de ses origines ?
À vrai dire, je ne me suis jamais posé la question ! Alors reprenons…. Le sens de la famille et de l’amitié ? Evidemment ! La fierté de mes origines russes ? Egalement. Le goût des valeurs simples ? Alors là… Sommes-nous toujours en accord avec ce que nous dicte notre moralité ?… C’est un sujet délicat !
Quels ont été vos rapports avec Gérard Lanvin et vos autres partenaires durant le tournage ?
Avec Gérard, nous défendions le même rôle, il portait donc un regard bienveillant sur ma prestation. Il était très souvent présent sur le tournage, en attente. C’est un acteur sensationnel, un homme intègre et disponible ! Il était le Parrain, et j’étais le grand frère !
Les rapports entretenus avec mes autres partenaires étaient tout aussi appréciables. J’ai réellement apprécié de travailler avec toute l’équipe. On jouait au gendarme et au voleur, on se tirait dessus, on se frappait également, mais à chaque fin de journée quel plaisir de partager un verre ensemble !
Dimitri Storoge : voyou ou beau mec ? Comment vous définiriez-vous ?
Je n’ai pas la trempe nécessaire pour être voyou. Beau mec ? Je ne sais pas. Demandez autour de vous ! lol !
Cinéma, théâtre, télévision… Êtes-vous un acteur comblé ?
Pas encore. Il me faut travailler davantage. C’est un objectif à atteindre que je repousse sans cesse, et qui est comparable aux athlètes de haut niveau qui fixent la barre toujours plus loin.
Quel rôle aimeriez-vous incarner aujourd’hui et avec quel réalisateur ?
J’aimerais interpréter le rôle de Joe Gideon dans la comédie musicale All that Jazz de Bob Frosse (1979). Chanter. Danser. Interpréter. Oui, vraiment ! Je sais, ça vous paraît complètement décalé avec mon rôle dans « Les Lyonnais ». lol !
Quels sont vos projets actuellement ?
Je viens de terminer les représentations de La Mouette de Tchekhov, au grand théâtre du Luxembourg, dans laquelle j’interprétais Treplev. J’attends la sortie prochaine des Lyonnais. J’ai également de nombreux projets, mais rien de très concret dans l’immédiat, donc je n’en dirai pas plus.
Quelle est votre qualité première ? Et votre défaut ?
Ma qualité première ?…Un défaut ?… Pas facile comme question. Je suis « sans concession » !
Avez-vous une addiction particulière ?
Mon fils de 7 mois.
Quel est votre idéal féminin ?
Ma femme. J’en suis très admiratif. Elle est auteure et présentatrice de l’émission « Paris tout compris » sur France 3.
En quoi consistent vos soirées entre amis ?
À parler pendant des heures en buvant des canons.
Quel rapport entretenez-vous avec la musique ?
La musique est indispensable à ma vie ! Actuellement, j’écoute Kinks, un groupe de rock anglais des années 60/70, et je berce mon fils avec leurs magnifiques ballades.
Côté mode, vous êtes plutôt chic ou choc ?
Choc ! Je suis fan de blousons en cuir et de motos évidemment !
Vous partez en voyage, quels sont vos indispensables ?
Mon téléphone, mon portable pour écouter ma musique et des bouquins.
Quelle situation peut vous déstabiliser ?
L’émotion, comme celle que j’ai ressentie lors de la naissance de notre fils. Une déflagration absolue !
Votre dernière colère ?
Contre les cons ! Et bien le voilà mon gros défaut : co lé ri que ! Des cons j’en rencontre tous les jours, pas vous ? lol !
Votre notoriété vous pèse ou vous flatte au contraire ?
Je suis super flatté !
Dimitri Storoge est préselectionné pour les Césars dans la catégorie «Meilleur Espoir». Toutes nos félicitations !