Maxime Simoëns

Jeune créateur prometteur, Maxime Simoëns a présenté son premier défilé Haute Couture à Paris en janvier dernier. Ses créations ont déjà séduit le grand public, et des personnalités comme Mélanie Laurent, Beth Ditto, mais aussi les actrices de la série Gossip Girl… Maxime Simoëns s’est confié à nous, le temps d’une interview pour Pose Mag.

Bonjour Maxime. D’où te vient cette passion pour la mode ?

Alors en fait, au début je voulais faire du cinéma, donc pas du tout de la mode. J’ai fait dix ans de théâtre, j’ai commencé à 6 ans. Durant ma terminale, j’ai voulu faire une école de cinéma et je trouvais ça un peu trop technique, j’avais visité les écoles et je n’avais aucune envie de faire de la physique, des maths… Et puis je suis allé au concert de Madonna, le Drowned World Tour et dans le programme du concert, il y avait les costumes de Madonna dessinés par Jean-Paul Gaultier. Donc c’était elle, différentes Geishas et je trouvais ça intéressant le fait d’allier la description d’une héroïne, quelque chose de très narratif, à quelque chose de très concret.
En rentrant chez moi, j’ai donc commencé à dessiner des silhouettes, je me se suis dit que mêler les deux univers était très intéressant et je me suis lancé. J’ai fait une mise à niveau en arts appliqués pour rassurer mes parents, parce qu’ils se disaient « il passe du cinéma à la mode, c’est un peu un grand écart », et en fait, ça n’a fait que confirmer mon envie. Et donc voilà, je suis entré à la Chambre Syndicale de Haute Couture à Paris.

Peux-tu nous citer trois créateurs que tu admires et qui t’inspirent ?

Alors je dirais Alexandre McQueen, André Courrèges, et aussi Jean-Paul Gaultier.

Mélanie Laurent, Julie Depardieu, Leighton Meester, Beth Ditto… quelles autres personnalités aimerais-tu voir porter tes tenues ?

C’est assez large, à partir du moment où les personnalités ont de la sympathie, quelque chose de charismatique… Oui, il y en a plein, il y a Kirsten Dunst que je voudrais habiller, Natalie Portman, que je trouve très belle, Diane Kruger… En fait, il y a plein de tempéraments que j’aimerais habiller.

Tu as été invité à New-York par Blake Lively, la célèbre Serena dans la série Gossip Girl. Peux-tu nous raconter ce séjour ?

Ce n’était pas vraiment une proposition, je suis allé à New-York plus pour le fun, et on en a profité pour voir Blake Lively et surtout pour voir le styliste Eric Daman. On a pu visiter les locaux, mais c’était plus anecdotique.

Et justement, est-ce qu’on t’a demandé d’autres tenues pour la suite de la série ?

Oui, régulièrement ils nous prennent des silhouettes. C’est devenu un peu une habitude, donc à chaque collection, ils font une sélection. C’est donc devenue une vraie collaboration, et c’est plutôt très bien !

Je pense ne pas être le seul homme appréciant ton travail et ayant envie de te demander : à quand une collection homme ?

Il va déjà falloir que cela fonctionne très bien, que j’ai beaucoup beaucoup d’acheteurs, et dès que j’en aurai suffisamment, je passe à la maroquinerie, et après à l’homme. Cela me dit bien, mais il faut déjà que tout fonctionne correctement, que la structure soit solide pour pouvoir me lancer dans l’aventure d’une collection homme.

On te compare souvent à Yves Saint Laurent. Comment justifies-tu cette comparaison ?

Je pense que c’est plus une comparaison physique que stylistique, parce que je ne pense pas avoir le même univers qu’Yves Saint Laurent, mais c’est une belle comparaison. Le tout c’est que ma fin de vie ne soit pas aussi rude que la sienne. Après, c’est un beau compliment. Il faudrait que j’ai un aussi beau succès que le sien et voilà, tout sera gagné! Mais il y a beaucoup de travail encore.

Ton père est très présent au sein de l’entreprise. Est-ce que ce n’est pas une pression supplémentaire ?

Oui, clairement. Je suis encore plus redevable. Mon père veille au grain pour que cela soit rentable. Donc c’est sûr que c’est une pression mais je pense que tout maison a une pression financière, que ce soit dans un groupe ou quand c’est personnel. C’est toujours un peu le challenge, de pouvoir être positif. Donc il faut asseoir la réputation de la maison, cela se fait progressivement, et puis petit à petit, ça va venir mais c’est sûr que c’est un challenge de tous les jours.

Beaucoup de maisons de couture sont achetées par des grands groupes. As-tu déjà pensé à cette éventualité ?

Idéalement, j’aimerais vraiment garder mon indépendance. C’est quand même mieux de pouvoir gérer sa propre structure que d’être tenu… C’est sûr que ça booste, mais après, on n’a pas toutes les libertés et on peut être mis à la porte du jour au lendemain. Donc ce n’est pas la situation la plus souhaitable.

Les maisons de couture développent aussi très souvent des accessoires et des parfums. Est-ce que ce sont des choses auxquelles tu as déjà pensé ?

Oui, ce n’est pas inenvisageable mais pour l’instant, il va falloir vraiment structurer la société très fortement. Il faut que ce soit  carré. Et je pense que le parfum, ou ce genre de choses, ça vient vraiment dans un temps où la marque a vraiment une évocation grand public. Pour l’instant, je n’en suis pas là, à mon avis, il va falloir quelques années… C’est un challenge. Par exemple, je sais qu’il y a des grandes marques qui vont sortir des parfums mais ça fait 10 ans qu’ils ont une réelle visibilité, moi je peux encore attendre facilement cinq-six ans.

Pour finir, peux-tu nous parler de tes (autres) projets pour la suite ?

Pour l’instant, il va falloir que je continue à créer pour faire de plus en plus de collections. Ce que je souhaite, c’est vraiment créer autant que je veux pour assouvir ma passion. Et au quotidien, c’est une structure qui soit solide, et qui parle à plus de monde possible. Cela revient un peu à ce que je disais tout à l’heure, il faut vraiment arriver à créer une structure qui soit très forte et qui puisse vraiment parler et faire rêver puisque c’est ça le secret d’une marque de mode, de luxe, c’est faire rêver les gens.

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D’origine capverdienne, Sara Martins grandit à Lyon et suit une formation de danse classique à l’Opéra dans cette même ville. Passionnée de théâtre, elle intègre ensuite l’option art dramatique au lycée Saint-Exupéry. Engagée sur la pièce « Le Radeau de la Méduse », mise en scène par Roger Planchon, cette expérience déterminante influencera son départ pour Paris, afin d’intégrer le Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique. Pendant ces trois ans d’école, elle commence à tourner aux côtés d’Olivier Marchal dans la série « Police District » de 1999 à 2002. Puis elle enchaîne les expériences de théâtre dans « Minetti » de Thomas Bernhard, « Le costume » de Peter Brook, « Les trois sœurs » de Tchekhov. Entre deux pièces, elle poursuit sa carrière à la télévision et se fait remarquer dans « Par amour » d’Alain Tasma, pour lequel elle obtient le prix du meilleur espoir féminin au Festival de Luchon en 2003. Sara ne revendique pas son côté fan de séries télévisées, bien au contraire, puisque la télévision lui a offert de beaux rôles dans « Les tricheurs » avec Pascal Légitimus et Leïla Bekhti, « Les mariées de l’Isle Bourbon » d’Euzhan Palcy, « Merci les enfants vont bien » de Stéphane Clavier et « Pigalle, la nuit » diffusée sur Canal+. BBC One diffuse actuellement, « Death in Paradise » ; série dans laquelle elle a obtenu le rôle principal.

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